Le petit Prince et le Renard
le petit prince et le renard
L\'idée générale du chapitre XXI est l\'amitié, l\'apprivoisement. Le narrateur nous raconte comment le Petit Prince a rencontré le Renard, ce qu’ils se sont dit tout en nous délivrant un message. Le petit prince apparaît comme innocent, naïf puisqu’il cherche un compagnon de jeu pour rompre son ennui. N’ayant encore jamais vu de renard, il est sans préjugé. C’est une rencontre primordiale riche d’enseignements pour le Petit Prince qui est sur le point de réaliser sa quête.
Le passage se déroule pendant la visite du petit prince sur Terre. Il a déjà rencontré le serpent et les roses et il se trouve dans un pré.
Le chapitre XX se termine par cette réflexion du Petit Prince.
(...) Puis il se dit encore : "Je me croyais riche d\'une fleur unique, et je ne possède qu\'une rose ordinaire. Ça et mes trois volcans qui m\'arrivent au genou,
et dont l\'un, peut-être, est éteint pour toujours, ça ne fait pas de moi un bien grand prince..." Et, couché dans l\'herbe, il pleura. (...)
Dans cet extrait, pour la première fois du récit et hormis sa rencontre avec l’aviateur, le Petit Prince peut enfin sympathiser avec quelqu’un. Le renard ne veut pas jouer avec le petit Prince car il n\'est pas apprivoisé. Le renard lui explique ce que c’est d’être apprivoisé : « créer des liens ». Quand on joue avec quelqu\'un, on est en relation, or il ne peut y avoir une vraie rencontre sans un minimum de temps passé à se connaître afin de pouvoir rendre la relation si particulière qui ferait que le Petit prince serait unique pour lui. Et puis l’amitié semble dire le Renard se désire, se mérite et s’entretien.
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.
- Qu\'est-ce que signifie "apprivoiser" ? (...)
- C\'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..." (...)
- Bien sûr, dit le renard. Tu n\'es encore pour moi qu\'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n\'ai pas besoin de toi. Et tu n\'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu\'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m\'apprivoises, nous aurons besoin l\'un de l\'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...(...)
- On ne connaît que les choses que l\'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n\'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n\'existe point de marchands d\'amis, les hommes n\'ont plus d\'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi ! (...)
- Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d\'un secret. (...)
Le petit prince s\'en fut revoir les roses :
- Vous n\'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n\'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n\'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n\'était qu\'un renard semblable à cent mille autres. Mais j\'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde. (...)
- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu\'avec le cœur. L\'essentiel est invisible pour les yeux. (...)
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l\'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose... (...)
Dans ce chapitre le Petit Prince est toujours le héros de l’histoire, mais le renard devient son mentor, l’envoya même revoir les roses du chapitre précédent pour qu’il puisse les comparer à la sienne laissée sur sa planète et prendre toute la mesure de la relation qu’il a déjà tissée avec sa rose. Le renard en échange lui dévoile son secret. Il vaut mieux ouvrir son coeur, avoir confiance en son intuition si l’on veut découvrir l’essentiel, la beauté, la vérité. Dans sa quête, le petit prince a gagné en sagesse, a appris comment se faire de véritables amis.