Maman fatiguée, avec son bébé

L’hypervigilance maternelle, signe de dépression post-partum ?

Depuis que bébé est né, le moindre bruit dans sa chambre nous alerte. Il tousse, il pousse un petit cri, tout est prétexte à venir vérifier. Cependant, cela fait déjà quelques semaines que ça dure… Les premiers jours, c’est relativement normal, mais après ? Est-ce le signe d’hypervigilance maternelle, voire d’un début de dépression post-partum ? 

C’est quoi l’hypervigilance maternelle ?

On pourrait dire qu’hypervigilance et lâcher prise sont deux concepts relativement opposés ! Depuis que bébé est arrivé dans notre vie, la joie est décuplée, malheureusement autant que le stress quotidien. Pour les jeunes mamans, à tendance hypervigilantes (on l’est toutes un peu), il est quasi impossible de laisser son bébé bien longtemps. Il n’est pas question de le quitter, mais simplement de ne pas bondir à chaque fois qu’il pleure, d’aller vérifier s’il respire bien, de se demander s’il est suffisamment habillé. L’angoisse et l’inquiétude permanente créent une véritable obsession.  

Quand doit-on s'inquiéter ? 

On peut tout de même commencer à se poser des questions sur son état psychologique lorsque les symptômes durent depuis plus de quelques semaines, au-delà d'un mois. En effet, si jour et nuit, il est impossible de décrocher, le corps commence à fatiguer. 

L’hypervigilance maternelle : signe précurseur d’une dépression post-partum ?

On ne peut pas faire de généralités, mais il est assurément vrai que cet état d’hypervigilance entraîne un état physique et psychologique plus fragile. Étant donné que le sommeil est obligatoirement altéré par le fait de rester sur le qui-vive, c’est une boucle infernale qui n’est pas près de s’arranger. Parler de dépression post-partum semble être un ensemble de limites atteintes finalement. 

À qui dois-je demander du soutien ? 

Il n’est pas évident de s’avouer que l’on a besoin d’aide ; par honte, par culpabilité, par fierté… Cependant, il est nécessaire de s’auto-analyser afin de repérer des comportements qui pourraient nuire aux premiers mois de bébé. 

Trouver du réconfort dans les bras de son homme, oui, bien évidemment. Parfois, cela ne suffit pas. Pour creuser le sujet et réellement avoir de l’aide de professionnels avertis, on peut se tourner avec les sage-femmes, les expertes en périnatalité ou consultantes en lactation si on allaite. 

La famille peut également être un refuge ! Il est de temps en temps salvateur de pouvoir confier son petit bout à ses proches, afin de se reposer, aller déjeuner avec une amie, respirer l’air de la nature, en somme tout ce qui peut nous désensibiliser face à cette hypervigilance accrue. 

Et si le post-partum durait trois ans ?

C’est ce qu'Anna Roy, sage-femme et chroniqueuse de la Maison des Maternelles, semble évoquer dans son dernier ouvrage, sorti en 2023. Elle parle aussi d’hypervigilance maternelle comme l’un des facteurs aggravant d’une éventuelle dépression post-partum, mais pas que.

Couverture 'Le post-partum dure 3 ans" de Anna Roy

Mais alors, pourquoi un tel constat ? Elle explique, au cœur de son ouvrage, que finalement, c’est la société qui a tendance à figer un temps défini, au-delà de celui-ci, la jeune maman en a normalement fini avec le fameux post-partum, censé durer un mois. On l’appelle communément « le mois d’or », il s’étendrait de l’accouchement au retour des règles. Cependant, et d’après sa riche expérience, le post-partum peut durer trois ans ! 

Alors, oui, cela peut paraître interminable comme ça, mais pas vraiment ! Elle explique ce constat tout d’abord en remontant à l’accouchement. Toutes les femmes ne vivent pas la mise au monde de leur enfant de la même façon, tout dépend du type d’accouchement et des conditions. Cela va, selon elle, être déterminant pour la suite et la facilité à se remettre physiquement et mentalement. Elle cite également que 6% des femmes vivent un stress post-traumatique après l’accouchement, sans parler des autres non diagnostiquées.  

Elle livre, dans une interview donnée au magazine Top Santé, des solutions concrètes pour mieux accompagner les femmes dans le cas de dépression post-partum :

« Concernant l'accouchement déjà, il faut revoir les conditions d'accouchement, augmenter les effectifs en maternité, laisser les femmes accoucher à domicile quand c'est possible et ouvrir plus de maisons de naissance. J'ai évidemment de nombreuses propositions à formuler, mais s'il ne fallait en retenir que deux, pour les mois qui suivent l'accouchement, c'est l'allongement du congé maternité. Le congé parental n'est pas suffisamment rémunéré pour de nombreuses femmes (...) ».

Pour résumer, il existe autant de dépressions post-partum que de femmes, et chaque expérience est singulière. L’hypervigilance fait partie d’un ensemble de comportements pouvant mener à une grosse fatigue, toutefois elle reste pour autant normale, alors déculpabilisons-nous !

 

 

Sources : Photo de Jenna Norman sur Unsplash

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