L’amour évolue, nous suit, se transforme, se teinte de sexualité au fur et à mesure que l’on grandit. C’est un savant mélange de sentiment, d’idéalisation ou admiration envers l’être aimé, il n’y a pas d’âge pour parler d’amour. Cela peut être gênant, mais beau d’en parler avec ses enfants. On apprend finalement l’amour par observation de nos parents, grands-parents, enseignants ou amoureux. Le lien d’amour est ce qui fait notre « fibre de vie ».
Notre mission de parents
En tant que parent, nous avons pour rôle d’accompagner notre enfant afin qu’il puisse mieux nommer ses différentes émotions. C’est un apprentissage assez long et complexe où l’émotion joyeuse est parfois traversée de moments douloureux.
Lui parler d’amour sans le brusquer
Nous parent, nous avons pour mission d’apprendre à notre enfant, à travers le langage, de mieux nommer ses émotions. Cependant, et là où il faut être prudent, c’est qu’il ne faut pas brusquer le langage, en l’occurrence projeter des schémas en disant « il est amoureux ou elle est amoureuse ! » alors que notre enfant est petit et qu’il se trouve dans une certaine complexité émotionnelle. Souvent, vers l’âge de 4 ou 5 ans, notre enfant n’est pas capable de dire si c’est de l’amitié ou de l’amour, c’est trop tôt. Son apprentissage de l’émotion est souvent long et complexe. Et nous, nous avons souvent par réflexe envie ou besoin de projeter des schémas, mais il a réellement besoin de préserver son espace imaginaire et intime, dans un temps donné plus long.
Le rassurer et l’accompagner
Chez nos enfants, l’amour peut être une source de stress et d’angoisse. Nous n’avons pas idée, mais ils se posent beaucoup (trop) de questions, des plus simples aux plus complexes ! En vérité, ils peuvent être inquiets, car l’amour est à la fois mystérieux, qu’ils n’ont aucune expérience et qu’ils n’ont aucune idée de la norme. Dans leur petite tête, ils peuvent se demander s’ils sont normaux, parce que bien souvent, ils entendent et observent beaucoup de choses dans la cour d’école. Ils peuvent alors se dire « Je n’ai pas d’amoureux ou amoureuse, est-ce normal ? » « Ils étaient amis puis sont devenus amoureux, ça se fait ? » « Vais-je savoir embrasser ? »… Tout ce flot de questions déferle dans leur quotidien et le parent doit avoir ce rôle d’accompagnant et de réconfort.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore
D’où viennent les papillons dans le ventre ? L’amour met en risque, surtout au début quand on ne sait pas s’il est partagé. Voilà pourquoi, il peut ressentir une sorte d’adrénaline, comme à la veille d’un moment important. Le sentiment amoureux s’accompagne de vraies sensations physiques !
Comment expliquer un coup de foudre ? La neuroscience a encore fait du chemin à ce propos ! En réalité, cela s’explique par le fait que deux cerveaux ressentent une empathie immédiate, une compatibilité qui ne s’explique pas. Le cœur bat la chamade. Le coup de foudre est aussi visuel, probablement lié aux phéromones chimiques. Tomber en amour, c'est à la fois soudain et imprévisible, comme tomber en apesanteur à deux. Il y a là un double mouvement d’aller vers l’autre et de lâcher prise.
Quelle est la différence entre l’amour et l’amitié ? Même si on a envie d’embrasser son ami(e) c’est sur la joue. La grande différence réside dans le langage du corps qui n’est pas le même, en amour, on partage son intimité.
Et si nous faisions confiance à nos ados ? Le journal intime est un excellent moyen pour eux de parler de leurs émotions, de les apaiser, même si c’est une logique plus féminine que masculine. Nos ados pensent qu’il faut très vite faire un choix, étiqueter sa sexualité, or il faut les laisser aimer et ne pas parler à leur place. Avec la fin du modèle hétéro normé, nous nous retrouvons souvent face à des ados qui veulent se donner une identité, alors qu’ils n’ont encore rien vécu. Enfin, il n’est pas nécessaire de connaître la vie sentimentale de notre enfant, à part si on le sent préoccupé.
Quelques réflexions à méditer
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